L'ashwagandha est une plante médicinale très populaire auprès des sportifs, qui y voient une solution naturelle pour optimiser leurs performances et leur récupération. Cependant, comme tout complément alimentaire, elle n'est pas exempte d'effets indésirables potentiels.
Qu'est-ce que l'ashwagandha et ses origines ?
L'ashwagandha, aussi connue sous le nom de Withania somnifera, est une plante médicinale utilisée depuis des siècles dans la médecine ayurvédique indienne. Cette plante adaptogène est réputée pour ses nombreux bienfaits sur la santé, en particulier pour renforcer le système immunitaire, réduire le stress et améliorer les performances physiques et cognitives. Comme le souligne une citation dans la littérature scientifique, "L'Ashwagandha est particulièrement réputée dans la médecine traditionnelle indienne qui lui attribue de nombreux bienfaits et considère cette plante comme un fortifiant pour l'organisme."
Les racines et les baies de l'ashwagandha sont les parties les plus couramment utilisées en phytothérapie. Elles contiennent composés actifs comme les withanolides, des lactones stéroïdiques aux propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. L'ashwagandha est généralement consommée sous forme de poudre, de gélules ou d'extraits standardisés pour garantir une concentration optimale en principes actifs.
Pourquoi envisager l'utilisation de l'ashwagandha ?
Au-delà de ses vertus adaptogènes, l'ashwagandha présente un potentiel intéressant pour la santé des sportifs grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Les withanolides qu'elle contient aideraient à réduire l'inflammation chronique de bas grade souvent observée chez les sportifs soumis à un entraînement intensif prolongé.
Cette action anti-inflammatoire permettrait de limiter les dommages musculaires et de favoriser une récupération plus rapide après l'effort. De plus, l'activité antioxydante de l'ashwagandha contribuerait à neutraliser les radicaux libres produits en excès lors d'un exercice physique intense. Ce mécanisme protégerait les cellules du stress oxydatif et préviendrait l'apparition de certaines pathologies liées au sport comme le syndrome de surentraînement.
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Quels effets indésirables peuvent survenir avec l'ashwagandha ?
Somnolence, troubles digestifs et réactions allergiques parmi les effets indésirables courants
Bien que l'ashwagandha soit généralement bien tolérée, elle peut parfois entraîner certains effets secondaires indésirables, en particulier lorsqu'elle est consommée à fortes doses. Selon une analyse d'une trentaine d'essais cliniques, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont la somnolence, un inconfort abdominal et des selles molles.
Ces symptômes sont généralement légers et transitoires, disparaissant spontanément à l'arrêt de la supplémentation. Cependant, à doses élevées, l'ashwagandha peut provoquer des troubles digestifs plus sévères comme des nausées, des vomissements et des diarrhées. Il est donc important de respecter les dosages recommandés et de fractionner la prise pour minimiser ces risques.
Dans de rares cas, l'ashwagandha peut aussi déclencher une réaction allergique, se manifestant par des démangeaisons, une éruption cutanée ou un gonflement. Les personnes allergiques aux plantes de la famille des Solanacées (tomates, poivrons) sont plus à risque et devraient éviter cette plante par précaution.
Un surdosage en ashwagandha expose à des effets secondaires plus sévères
Si la consommation d'ashwagandha aux doses recommandées (300 à 500 mg par jour) est considérée comme sûre, un surdosage peut entraîner des effets indésirables nettement plus préoccupants. Un cas rapporté dans la littérature fait état d'une femme ayant développé une aggravation de ses symptômes anxieux et d'autres troubles après avoir pris 1950 mg d'ashwagandha par jour pendant deux mois, soit près de 4 fois la dose maximale recommandée.
Pour limiter ces risques, il est primordial de ne jamais dépasser les doses préconisées et de choisir des compléments d'ashwagandha standardisés, garantissant une teneur constante en principes actifs. Il est aussi conseillé de commencer par une faible dose et d'augmenter progressivement pour évaluer sa tolérance individuelle.
En cas d'apparition d'effets secondaires inhabituels ou persistants, il convient d'interrompre immédiatement la prise d'ashwagandha et de consulter un professionnel de santé. Une vigilance approfondie est recommandée pour les personnes fragiles ou suivant un traitement médical, l'ashwagandha pouvant interagir avec certains médicaments.
Quelles précautions et contre-indications pour l'ashwagandha ?
L'ashwagandha est susceptible d'interagir avec plusieurs classes de médicaments, pouvant conduire à une diminution de leur efficacité ou à une majoration de leurs effets indésirables. Parmi les interactions les plus préoccupantes, on trouve :
- Les traitements de l'hypertension et du diabète : l'ashwagandha pouvant abaisser la glycémie et la pression artérielle, elle expose à un risque d'hypoglycémie et d'hypotension orthostatique en cas de prise concomitante.
- Les immunosuppresseurs : en stimulant les défenses immunitaires, l'ashwagandha contrecarre l'action de ces traitements, avec un risque de rejet de greffe.
- Les benzodiazépines et autres dépresseurs du système nerveux central : l'ashwagandha agissant elle aussi sur le récepteur GABA, l'association majore la sédation et les troubles de la vigilance.
Par conséquent, il est important de tenir son médecin informé de toute supplémentation en ashwagandha pour adapter si besoin les traitements et prévenir ces interactions potentiellement dangereuses. Un délai de deux semaines sans ashwagandha est aussi recommandé avant toute intervention chirurgicale.
Des précautions pour les personnes souffrant de certaines pathologies
Outre les interactions médicamenteuses, l'ashwagandha est formellement contre-indiquée dans certaines situations cliniques en raison de ses propriétés pharmacologiques. C'est notamment le cas pour :
- Les maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus : l'ashwagandha stimulant l'immunité, elle risque d'aggraver les symptômes et les poussées inflammatoires.
- Les ulcères gastroduodénaux : les saponines contenues dans la plante sont susceptibles d'irriter la muqueuse digestive et de retarder la cicatrisation.
- Le cancer de la prostate : certains composés de l'ashwagandha comme la withaferin A pourraient stimuler la croissance des cellules prostatiques cancéreuses.
En l'absence de données suffisantes, la prudence est aussi de mise chez la femme enceinte et allaitante, ainsi que chez les personnes âgées ou fragilisées. Dans tous les cas, il est indispensable de demander l'avis de son médecin avant d'initier une supplémentation.
Source :
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